jeudi 23 mars 2017

Sortie "nymphe à l’espagnole" par Pierre Kuntz

Bonjour à tous,

Ce samedi, une semaine après l'ouverture, nous avons fait une sortie de pêche à la nymphe à l'espagnole sous l'initiative de Pierre qui nous a expliqué cette technique très employée en compétition. Elle consiste à utiliser des cannes très légères (soie de 0 à soie de 3) avec un bas de ligne mono-diamètre de 5 mètres en remplacement de la queue de rat. L'objectif étant de propulser des nymphes assez loin en amont.
Nous sommes allés sur un petit cours d'eau de la région où les truites ne sont pas forcément bien grosses mais sont très nombreuses. Le RDV était fixé à 10h, je suis arrivé légèrement en retard et la troupe était déjà présente avec Aymeric, Yves, Tof, Manu, Eric, Pierre.


Gilbert nous a rejoint tout feu tout flamme sur le lieu de pêche. Nous nous préparons enjoué de fouler l'eau pour certains pour la première fois de la saison et faisons fi de la très forte odeur de lisier qui remplace l'odeur habituelle de merguez à cet endroit. 


Pierre nous explique par la démonstration la technique de pêche. Il nous avait déjà préparé le mercredi précédent en nous expliquant la composition du bas de ligne : 4m environ de ligne mono-diamètre en 18 centièmes, un brin fluo jaune et un rouge pour la visibilité (que l'on peut espacer d'un brin de nylon) jusqu'à une micro-boucle. Suite à la micro boucle, la pointe en fluoro dont la longueur dépends du poste pêché.

Action !




Nous nous sommes tous essayé avec plus ou moins de succès. En ce début de saison, les truites étaient plutôt postés sur les bordures et peu active en matinée (notre meilleure excuse). Nous nous retrouverons plus bas pour l'en cas.



L'après midi sera un peu plus fructueuse pour la plupart d'entre nous, avec pas mal de prises et notamment des poissons de belle taille par rapport à la rivière. Ci-après une belle qui a succombé à ma nymphe dans un joli trou. 


Vers les 15 heures, nous nous retrouvons aux voitures et certains se mettent sur le départ, la pluie arrivant. C'est à ce moment que nous avons compris d'où venait l'odeur qui nous empestait le long de ce cours d'eau : un agriculteur était à l'épandage. Outre l'inconfort olfactif, nous sommes décidément perplexes sur cette pratique. D'une part les sols semblaient saturés en eau, et il pleuvait. Nous sommes inquiets du ruissellement du lisier qui est littéralement un poison pour les poissons, notamment pour les alevins. Est-ce que les sols auront pu absorber ? Dans le cas contraire, ce serais un gâchis pour l'exploitant tout comme pour la rivière.

 

Rappelons que la loi interdit tout épandage sur les sols gelés ainsi qu'à moins de 35 mètres des cours d'eau. Cette réglementation a pour but de protéger des cours d'eau dont certains sont devenus tous simplement hostiles à la vie aquatique comme la Loue et la Bienne dans le Jura. Sans vouloir stigmatiser une profession en forte difficulté, nous souhaitons encourager les techniciens agricoles à mieux planifier ces épandages afin qu'ils ne présentent aucun risques pour l'environnement. Nous avons tous à y perdre : un épandage inefficace si la terre n'absorbe pas et une forte dégradation du milieu aquatique si le lisier ruisselle dans le cours d'eau.