vendredi 9 décembre 2016

le Furon et le pari de l'intelligence

Le furon et le pari de l’intelligence

ce dimanche, je suis retourné me promener au bord du furon à sassenage pour voir où en étaient le frai des truites et l’avancement des travaux. Je vous en fais donc un petit compte rendu.
Depuis un peu plus d’un an maintenant, la rivière subit de profonds bouleversements sur le secteur qui s’étend de l’école Vercors au seuil se trouvant derrière le stade de foot. Ces travaux ont pour but de rehausser et de sécuriser les berges, qui paraît-il présenter des risques pour les riverains en cas de crue. A l’occasion de ces travaux, certains aménagements ont été réalisés pour faciliter les remontées des truites. Ceux qui fréquentent le secteur ont donc pu constater l’ampleur des travaux : la rivière a été salement secouée. Son lit a été poussé à droite puis à gauche, elle a été canalisée dans les tuyaux, et puis des engins de terrassement ont œuvré très régulièrement dans son lit, rendant l’eau complètement opaque. Il n’y a que le week-end, à l’arrêt des travaux, que la rivière redevenait claire, laissant apparaître un lit complètement recouvert de sédiments dans les zones calmes.
Bien sûr, les truites se moquent complètement de ces travaux et l’instinct de reproduction les a poussés à remonter en 2015 comme toujours sur leurs zones de frayère. Cette cuvée 2015 a je pense été complètement détruite. Du reste, les géniteurs avaient du jour au lendemain complètement disparu. Des mauvaises langues ont dit que c’était l’œuvre des ouvriers travaillant sur le chantier trop tentés par cette pêche facile qui s’offrait à eux. D’autres ont dit que l’aappma a prélevé les poissons pour les protéger de « pêcheurs » peu consciencieux et les a réintroduits ailleurs (?). Et puis les travaux se sont poursuivis en 2016. Il est quand regrettable que la pêche n’ait pas été fermée sur ce secteur, alors que les malheureux poissons encore présents sur place avaient déjà fort à faire pour se nourrir, respirer et éviter de se faire transformer en limandes par les roues des engins.
Toujours cet instinct de reproduction en 2016 : les truites sont de nouveau montés et ont pu découvrir cette nouvelle rivière qu’on leur avait construite. Je n’ai pas encore vu de très gros poisson, mais j’ai pu constater l’efficacité des passes à poissons. Des truites et des zones grattées sont visibles sur des zones amonts qui étaient auparavant difficilement accessibles. Cela est de bon augure pour les saisons suivantes.
Dimanche dernier, la 1re bonne surprise a été de constater que la dernière passe à poissons encore en chantier est maintenant achevée. Il n’y a donc plus d’engins de terrassement dans la rivière. Le chantier sur les berges n’est pourtant pas complètement terminé. Certaines zones ne ressemblent à rien…

pas beau ça??
et ça?

Ce dimanche, je n’ai pas vu beaucoup de poissons. 1 belle truite morte, signe que le frai commence à toucher à sa fin, 1 autre beau poisson, bien vivant celui-là, qui devait allègrement dépasser les 50 cm et pas grand-chose d’autre. Le vent rendait la visibilité difficile mais j’aurais dû en voir plus. 

zones de ponte bien marquées

ce fut sa dernière remontée...

J’ai eu l’explication en remontant le long de la rivière : j’ai rattrapé 1 groupe de promeneurs avec 3 ou 4 chiens. Les maîtres s’amusaient à leur jeter des branches dans l’eau, que les braves bêtes se faisaient un devoir de ramener au prix d’une baignade bien fraîche.


J’hésite : ni les maîtres, ni les chiens ne sont au courant de ce qui se passe en ce moment sous l’eau. Faut-il aller leur expliquer ? Est-ce que cela ne ferait pas courir un risque encore plus grand aux poissons ? Je préfère continuer. Puis en revenant sur mes pas, je vois 2 cavaliers faire marcher leurs chevaux dans le lit de la rivière, sur ce qui est pour moi la principale zone de frai. Le passage de ces 2 chevaux a sûrement fait beaucoup plus de mal que les toutous. Je suis donc allé leur parler, en leur montrant les frayères. Comme je m’y attendais, ces personnes ignoraient complètement ce qui se passait, et semblaient sincèrement désolé de leur geste. Ils m’ont expliqué qu’ils avaient l’habitude d’entraîner très souvent leurs chevaux à marcher dans l’eau à cet endroit-là, car l’eau est claire, pas trop haute avec 1 fond couvert de petits cailloux. Une frayère à truites quoi ! En tout cas ils m’ont remercié de leur avoir expliqué cela et m’ont assuré qu’ils ne le feraient plus pendant la période de reproduction.

Cette petite histoire soulève de nouveau la question : est-ce qu’il vaut mieux informer avec des panneaux par exemple, puis compter sur l’intelligence de chacun ou au contraire éviter d’en parler afin de protéger les géniteurs ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.