mardi 6 août 2019

Découverte des rivières Normandes

Un petit mot pour parler des rivières Normandes que je découvre cette année, en vacances dans la région. J'ai voulu voir plusieurs rivières plutôt que de me focaliser sur une seule et je me suis mis en tête de privilégier si possible les poissons migrateurs.

Jour 1 : l'Odon


Basé à Bayeux, je voulais commencer "crescendo". Première destination, l'Odon. Affluent du fleuve Orne, la fédération du Calvados propose un parcours no-kill sur cette rivière dont la consonance rappelle que le territoire Normand s'est fortement développé sous l'ère des Vikings.


En fait j'ai aussi choisi cette rivière n'ayant que très peu de choix. Une des rivières les plus proche, la Seulles, est non-réciprocitaire sur l'ensemble de ses trois AAPPMA. Au début je pensait que c'était une mesure anti-parisien (qui sont légion à avoir leur résidence secondaire dans la région), mais il y a peut être plus. Au bord de cette rivière, un ancien, carabine sur l'épaule et ragondins à la ceinture, m'expliquait que la pêche c'est que pour les locaux, à l’appât naturel, le mardi et le jeudi. Bref, quand la poissonnerie est fermée ? Il me fallu donc trouver une autre rivière plus proche, ni trop petite et ni trop grosse et sur la carte fournie par la fédération de pêche du Calvados, l'Odon était la plus proche.

Arrivé sur place, après quelques difficultés pour me garer, je pouvais découvrir la rivière du haut du parcours no-kill, avec un petit débit de 0,3 m3/s. L'eau coulait très doucement et je me demandais comment diable j'allais pouvoir faire du poisson, la ripisylve étant assez imposante et les berges abruptes. Pas de gravière où l'on peut prendre du recul pour faire des beaux lancers, on est entre deux "murs" et le rouler s’impose. Je ferais néanmoins quelques gardons et deux truitelles en péchant l'eau mais le manque d'insecte et le profil de la rivière ne m'ont pa motivé à rester jusqu'au coup du soir.

Jour 2 : l'Andelle

Pour ma seconde sortie, j'ai voulu tenter un rivière dont le nom sera sans doute familier à de nombreux moucheurs : l'Andelle. Cela m'a fait faire quelques kilomètres, car cette rivière qui est un affluent en rive droite de la Seine se trouve à une vingtaine de kilomètres à l'est de Rouen, à deux heures vingt de route environ (quand le GPS ne fait pas de blagues...). Sur la route, je me rendrais compte que l'été c'est la saison des moissons et que dans les plaines autours de Paris où la céréale domine, le céréalier est roi et le touriste peut attendre. Entre autres, je resterais quelques temps derrière cette moissonneuse qui ne pouvait pas manœuvrer dans son champ...


L'Andelle, c'est la rivière d'Hemingway et aussi un montage fameux d'émergente de Mai qui porte son nom. C'est une rivière type "chalk stream", qui ferait penser à la Sorgue pour nous sudistes de l'Est. Un parcours mouche y est proposé, avec une réservation d'un euro nécessaire auparavant : http://www.parcours-mouche-andelle.com/. La rivière aurait perdu de sa superbe, mais bon, j'imagine que si elle a eu bonne réputation, elle doit quand même avoir de bons restes. Arrivé sur place à Radepont, au chateau du Port Salut, je découvrirais effectivement une belle rivière. Un parking se situe au milieu du parcours, juste en face de l'école / Mairie.



Plutôt large, moyennement profonde, elle serait presque pêchable a vue mais je ne verrais pas de poissons. Je ferai tout le parcours amont et aval du chateau sans rien voir, à mon grand désespoir et ce malgré de beaux coins comme ci-dessous.


C'est seulement en fin de journée, après une petite pluie, que j'ai eu un peu d'espoir en voyant une belle d'au moins 50cm sur une zone claire en profondeur. A ma grande surprise, elle se décalât au premier passage de ma nymphe et bien entendu je ferrerais dans le vide, j'ai toujours du mal dans les zones profondes. Je ne la verrais plus. Au moins je serais qu'il y a du poisson et si j'ai fait fuir la maman je pourrais toujours aller chercher les petits. J'assisterais à un beau coup du soir à la mouche de Mai (fin juillet !), et même si les poissons étaient très sélectifs je ferais plusieurs poissons dont cette belle. La mouche à utiliser était une émergente de mouche de mai, assez petite et surtout qui flotte très bas.


Donc oui l'Andelle est une très belle rivière mais elle manque un peu de poissons. Surtout, je suis surpris d'apprendre qu'il y a des lâchers d'arcs et qu'il n'y ait pas de tentative d'introduction de l'ombre, qui je pense s'éclaterais sur le parcours dont la pente et le substrat semblent idéaux. Personnellement j'ai préféré le parcours autour et amont du chateau, l'aval étant compliqué à pêcher et les postes pas évidents : la rivière y coule droit et lentement. Cela me semble plus une zone à brochets. sur le haut, la rivière est plus courante et on a plus d'aise pour lancer.

Jour 3 : la Touques

A vrai dire, la Touques était la rivière que j'avais ciblé en première lieu notamment pour sa réputation à la truite de mer. Direction Pont l’Évêque donc pour aller acheter mon timbre migrateur chez le détaillant local, Pascal Laplanche. J'aurais ua passage quelques conseils et prendrait quelques mouches. Timbre migrateur en poche, me voici direction Lisieux pour découvrir le parcours en ville. Je ferais une halte à la passe à poisson, située en milieu de parcours au niveau du pont du Breuil-en-Auge, qui affiche le nombre de remontées soit 3438 fin Juillet. Pour les curieux, le comptage est disponible ici avec les vidéos des poissons comptés où l'on peut voir de très beaux spécimens : http://www.federation-peche14.fr/bea.html


Ci-dessus la reserve de pêche en amont du parcours canoë. A ma grande surprise, je verrais très peu de poissons pour une réserve, juste un ombret caché sous une algue. Je me suis même demandé si c'était vraiment une réserve... Un peu plus en amont, je verrais quelqu'un pêcher une fosse, il me semble que c'était Gaël Even, guide de pêche local réputé pour la traque de la truite de mer. Il pêchait en mouche à l'indicateur avec une maîtrise de la dérive pour assurer une coulée franche de la nymphe, éviant que celle-ci soit tirée par l'indicateur même si celui-ci ne drague pas.


Je pêcherais un peu plus en aval de Lisieux, sur le parcours "n°11". Je remarquerais tout au long de la journée le travail magnifique et exemplaire accompli par les deux AAPPMA gestionnaires de la Touques en aval de Lisieux : la SPL (http://latouques-spl.over-blog.fr) et l'APALVA (https://www.apalva.org). Tout au long de la rivière les accès sont bien marqués et on peut évoluer tout au long des rives grâce à des passages comme on le voit ci-dessous. Je dis un grand BRAVO car lorsque l'on ne connait pas les lieux, on est pas handicapé par la méconnaissance des accès (mais juste sur la méconnaissance de la rivière, ça c'est autre chose).


Après quelques heures de pêche, je casserais ce que je pense être une truite de mar car je me suis tout simplement fait démonter par un poisson qui ma juste laisser apercevoir de beaux reflets argentés. Je m'en veut un peu a vrai dire car dans mes bobines, des fils se sont entremêlés et je pense avoir mis du fluoro 13 centièmes au lieu du 16, je m'en suis aperçu en refaisant ma ligne où le diamètre qu'il me restait me semblait bien fin... Je visiterais d'autres parcours comme en aval de Pont l’Évêque, avec un peu plus de débit mais toujours aussi magnifique.


Je retournerais sur le parcours mouche faire le coup du soir et tenter un peu la pêche de nuit (autorisée pour les migrateurs). J'ai attaqué quelques postes en noyée puis un beau gobage me fera repasser en sèche. Je ferais ce poisson qui gobait sans relâche, avec un bon gros sedge.


Je finirais par pêche de nuit avec une très grosse sèche (souvenir de Bosnie), sur conseil d'un "Trout and Salmon" récent. Sans succès mais néanmoins, la pêche dans le noir total vaut le détour ! J’imagine quel plaisir on peut avoir à sentir une tape dans ces conditions, ça doit être un régal.


La réputation montante de la Touque n'est pas volée. J'ai trouvé la rivière au moins aussi jolie que l'Andelle, sinon plus. Côté halieutique, elle est clairement plus intéressante avec sa présence de truites de mer mais également une belle densité de truites et ombres et de beaux coups du soir si il ne fait pas trop beau. Côté technique de pêche, il y a les adeptes du leurre la nuit et ceux qui pratiquent la nymphe à l'indicateur ou la noyée. Ce que je comprends est qu'il faut pêcher au ras du fond, dans des endroit a priori encombrés le long de berges en journée. Pour la truite de mer la luminosité est un véritable ennemi, plus encore que pour les truites et ombres. A chacun de s'adapter.

Jour 4 : rivières sud-manche

Une journée consacrée à des rivières presque bretonnes : la Sée et la Sélune, réputées pour leur densité de Saumons. direction Avranches et plus précisément Ducey pour prendre la mesure de ces deux fleuves qui coulent jusqu'en baie du mont Saint-Michel. La Sélune a à peu près même allure que la Touques, avec des eaux plus teintées. Je pêcherais méticuleusement un linéaire sans succès.

La Sée est a priori bien plus complexe, plus étroite et plus haute sur berge. A vrai dire je ne vois pas du tout comment approcher cette rivière : on ne peut pas descendre dans l'eau et la rivière fait a peine la largeur de la canne. Et dire que je pensait pouvoir m'entraîner au lancé spey durant ce séjour (lol !!).

Je suis remonté sur un parcours mouche à Verninx mais il ne me paraissait pas plus simple. Différence aussi avec la Touques, il y a pas mal de barbelés qui délimitent les propriétés et a priori peu de facilités de franchissement. Voici le type de rivière a mon avis qui s'approche avec un guide, en tous casa je ne me suis vraiment pas senti à l'aise pour pêcher et j'ai préféré filé plus au Nord.

J'ai en premier lieu approché la Sienne, où quelques coups sont accessibles. La Sienne est un fleuve côtier sur lesquels les migrateurs sont présents. Par contre, je ne sait en quel nombre car il 'y a pas de stations de comptage. J'ai pêché une petite heure vers un moulin où j'ai fait deux truites en noyées.

Ensuite, je suis allé sur la Vire, dernier fleuve côtier de mon périple. La Vire est LA rivière à Aloses avec un parcours réputé à Saint-Lo. Sinon, c'est un peu une rivière "couteau suisse", avec tantôt des belles remontées de truite de mer, tantôt des belles remontées de saumons. Tout au long de cette rivière résonne des noms de crèmeries, dont "Elle-et-Vire" et Isigny-sur-mer. J'ai apprécié lire un petit exposé proposé par l'AAPPMA de Saint-Lo sur cette rivière que je partage avec vous : http://www.aappma-saint-lo.com/index.php/les-publications/65
J'ai pêché un peu en sèche vers Condé-sur-Vire une dizaine de minutes sur un coup en contrebas de la route puis je me suis approché de l'embouchure pour voir si la rivière serais assez large pour tenter de sortir la canne a deux mains. Sur le poste que j'ai identifié, il y avait malheureusement un campement d'une personne qui me semblait marginale, avec des chiens décidés a défendre leur territoire. C'était le seul accès identifié sur la carte IGN snif. ..

Pour conclure, je suis content d’avoir pu découvrir ces rivières même si j'ai fait pas mal de kilomètres, j'ai pu apprécier la qualité des rivières. Par rapport aux rivières de "chez nous", a noter que les accès sont difficiles (sauf sur la Touques). Côté mouches, j'aurais vu un grand nombre de mouche de Mai, sur tous les parcours. Enfin, côté technique, la maîtrise du lancer roulé est indispensable, pour la sèche comme pour la noyée. A maîtriser en revers et coup droit, voir avec double traction pour gagner la distance qui manque. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.