mardi 1 octobre 2019

Pêche du saumon pacifique au Japon

Suite à mon précédent article sur ma tentative de pêche au tenkara au Japon, il fallait bien que je me rattrape. C'est chose faite. Je suis parti en cette mi-Septembre au sein de ce magnifique pays non pas pour aller voir les matchs de rugby mais pour tenter de prendre un saumon du pacifique.

La pêche du saumon est interdite au Japon, sauf sur la rivière Chuiri sur l'île Hokkaido, la plus au Nord. Bon comme c'est un peu perdu, il faut louer une voiture pour pouvoir se déplacer sur place, mais ça va, c'est plutôt abordable. La difficulté est de faire traduire son permis car le permis international n'est pas reconnu, et en voulant économiser pour le faire sur place plutôt que via une agence en ligne, j'ai failli me faire piéger par un jour de congé où le bureau était fermé. Au cas où, voici un lien https://jp.ambafrance.org/Conduire-au-Japon-pendant-un-court-sejour. Autre formalité, je suis retourné au petit magasin de pêche à la mouche que j'avais repéré lors de mon précédent séjour pour m'équiper d'une "clochette à ours". Car apparement, il y a des ours qui sont régulièrement repérés.

Je me suis rendu donc sur place depuis Tokyo ou j'étais pour le travail. Direction aérodrome de naka-shibetsu, mes collègues n'avaient jamais entendu parler de cette localité. Ce qui est plutôt sympa c'est que la compagnie nationale, ANA, propose des billets de vols intérieurs à destination des touristes internationaux, a prix constant et attractif, tout en permettant d'avoir deux bagages de 23kg chacun. Pratique car mes cannes à deux mains sont en 4 brins et j'ai une mallette un peu 'juste' en complément d'une valise avec toutes les affaires annexes (waders, chaussures, gilet, etc).


Arrivé assez tard, je suis allé voir le "Centre du saumon" pour me mettre dans l'ambiance. J'apprendrais que le saumon du pacifique est ici très cultivé, mais non pas en fermes. Il grandit en rivière, celles-ci sont toutes dédiées sur la côte Est à la culture du saumon sauf la chuiri. Ensuite, il migre naturellement en mer et y passe sa vie sauvage. Par contre, lors de son retour, les choses se compliquent puisque à l'embouchure de chacune des rivières sont disposés des filets en durs, statiques, dont le but est de récupérer la quasi-intégralité des saumons qui remontent. Ceux-ci sont alors préparés pour les sushis, et les œufs sont récupérés, fécondés puis re-déposés dans la rivière.  Je trouve ça presque plus sain que ces grands fermes où les poissons vivent adultes, entassés les un sur les autres (ce n'est que mon jugement).



 Ce centre a plein d'aquariums au sein duquel on peut voir les différentes espèces courantes d'eau douce au Japon, a savoir les truites locales (yamane), les taimens, les saumons et quelques esturgeons. Le record du taimen au japon serait d'après la photo ci-dessous de 2m10 pour 105kg !


Un "vrai" taimen aux dimensions plus modestes quand même



Le clou du spectacle étant quand même d'avoir accès à une passe à poisson et de pouvoir voir les saumons en attente de franchissement. Ci-après une petite vidéo, une vraie mise en bouche.



Pour pouvoir pêcher là bas, il faut au préalable s'enregistrer durant l'été sur le site http://www.salmon.jp/english-information. Nous recevons ensuite un mail qui valide l'inscription. Une fois arrivé sur place, il y a un petit lodge auquel on fait le check'in et où on peut prendre des informations, moyennant une bonne appli de traduction sur le téléphone. Pour ma part, on m'a conseillé l'application Dear Translate qui s'est avérée plutôt efficace. J'avais loué un appareil qui me permettait d'avoir du wifi partout, également indispensable !


On indique à la personne quelle zone on pêche et c'est parti ! Je serais resté trois jours, et j'aurais eu la chance d'avoir mon tout premier saumon dès le premier jour. Admirez les dents, voici pourquoi un de ses surnoms est "dog salmon". Sur cette prise, j'étais pas très serein à enlever la mouche...


Le second jour j'aurais fait bredouille. Le manager de la rivière, Yasushi Fujimoto, m'attendait le soir au lodge et s'est présenté. Il m'a fourni trois mouches qui ont bien changé la donne pour le troisième jour où il m'a emmené en voiture tout au long du parcours pour me présenter les postes. Ce dernier jour,  j'aurais pu sortir 3 poissons et décroché pas moins de 4. Les mouches ont un peu souffert au passage.

Quelques photos de la rivière qui a un profil plutôt de torrent, avec quelques zone de calme.





Les eaux sont plutôt très cristallines et nous sommes à quelques kilomètres seulement de la mer. Yasushi m'a indiqué que l'amont de la rivière était également très intéressant pour la pêche à la mouche avec la présence nombreuse de truites et d'ombles.

A noter que sur la page facebook dédiée à la rivière, on peut voir tous les jours les stats de prises : https://www.facebook.com/chuurui.salmon.fIshing/ La première ligne correspond au "chum salmon", la second au "pink salmon". A gauche le nombre de pêcheurs , en haut du jour et en bas de la veille. Au moment où j'y étais, la moyenne était d'environ 2 poissons par pêcheurs et par jour toutes espèces confondues, ce qui me semble pas trop mal. Sur la photo ci-dessous, le 22/9 (soit mon dernier jour de pêche) nous étions 45 pêcheurs, 75 chums ont été pris pour 12 pinks. LA veille, nous étions 49 pour 68 chums et 15 pinks.


Bon ceci étant, les japonnais pêchaient plein courant et au fond, délaissant les zones relativement peu profondes et calme où j'aurais fais mes 'petits'. Sur la même zone, certains pêchaient au leurre, soit avec une canne lancer (cuillères tournantes et ondulantes), soit au leurre souple avec une très grand canne "au coup". Mais toujours plein courant et dans des zones relativement profondes (min 1m de profondeur). A noter que la plupart des personnes que j'ai croisé mon salué d'un gentil "hello" me voyant pas du coin, de manière très polie et courtoise. Cela fait toujours plaisir.

Pour plus d'informations, je vous conseille de contacter :
  • Hugo Tremolino, soit via facebook ou son site. Hugo est guide de pêche dans la région Ouest de l'île, assez éloigné de la rivière Chuiri mais pourra néanmoins donner des conseils pour préparer le voyage. Il n'a pas hésité à me rapeller quand je lui ai parlé de mon projet.
  • Yasushi Fujimoto, via facebook. C'est le manager du parcours de pêche e tprends du temps pour répondre aux sollicitations
  • Mishihiro Okuda, aussi via facebook ou son site. Il est guide de pêche, pas tout à fait à côté mais pas très loin et peut fournir également des indications.
J'espère pouvoir y retourner prochainement, peut être plus tard dans l'année quand les remontées sont plus nombreuses, qui sait ?
 

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